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Voyager seule en Inde - Voyage Inde - Kérala Inde du Sud - Cap Comorin - Train à Bombay - Car Inde - Seule à Bombay - Goa - Les Backwaters du Kérala

ART. N°10. ESPLANADE de Bombay

Ce matin, après maintes recherches, plus de savon Roger Cavaillès ! Je me dirige quand-même vers la douche avec serviette, shampooing et bouteille d'eau. L'Indienne toujours à l'œuvre dans les sanitaires, me tend mon savon avec les deux mains, son sourire illuminant son joli visage. Je la remercie de sa gentillesse, je joins les mains en prière, me courbe pour la remercier.

En descendant prendre mon petit déjeuner, déjà Amrit et Raja me guettent près du restaurant. Je leur demande où me procurer une montre d'un prix modeste. Dans la foule bigarrée, je talonne mes copains et rejoins une avenue polluées de voitures, autobus et rickshaws. Sur le large trottoir, à même le sol, un ami de Raja me présente une grande variété de montres, entre trois et cinq euros. Une à trois euros fait bien l'affaire, je l'ai gardé des années..

Mes amis indiens m'invitent à venir le soir sur l'esplanade face à la mer, non loin d'un fort beau et célèbre hôtel, le "Taj Mahal".
Les Indiens aiment prendre un peu d'air frais en soirée, ce qui est parfaitement compréhensible dans leurs logements souvent très exigües, il ne dois pas faire froid !
Le petit Amrit insiste pour que je prenne ma guitare. Ok, j'irais manger dans mon boui-boui et ils viendront me chercher.
Je me rends au bureau de Swami à petits pas mesurés escortée de mes deux acolytes, puis, ils disparaissent dans la ruelle vaquer à leurs occupations.

Dans la main de Swami, un des chappattis préparés par sa femme. Il partage généreusement son repas en prenant soin de laver ma petite assiette avec de l'eau minérale. Du bout des doigts, je saisi le chappattis pour le tremper dans la sauce délicieusement relevée.

Une bonne bière avec le repas, ça va de soit, il envoie Bishal en chercher. Soulagée de calmer le feu de ma gorge avec une bière, d'un demi-litre ! Les joues rougies par la lourde chaleur et la bière, je me suis vite sentie grisée. Nous rions tous les deux, oubliant même parfois la raison de ma présence, mais Swami campe sur ses suggestions de prix et moi je n'en démords pas.
Je rentre de bonne heure et de bonne humeur...pour me reposer un peu avant ma sortie sur l'esplanade.

Amrit et Raja sont bien là comme convenu après mon dîner. Sur l'esplanade face à la baie, on peut discerner le froissement des vagues difficilement visibles la nuit. L'ambiance est détendue, les gens aimables, certains Indiens sont installés sur de longues grandes marches, sorte de gradins de largeurs divers, pour manger, boire un coup ou simplement discuter entre eux.

Mes petits amis me présentent un garçon très frêle, à peine un homme, c'est à peine si on pouvait croire qu'il venait d'avoir un fils. La maman est belle et timide, elle serre un minuscule nourrisson sur son sein, elle me regarde de loin, de ses paupières craintivement baissées. Les parents sont deux adolescents qui rivalisent de beauté. On peut lire, sur leurs visages aux traits juvéniles, la satisfaction, l'épanouissement.

J'observe d'autres jeunes adolescents, leurs enfants, tous, très petits. Des enfants enfantant des enfants, engendrant à leur tour des enfants, conçoivent de petits être..

Au milieu de cette assemblée, je m'installe sur les marches avec ma guitare où s'égrènent les premières notes de musique  classiques : Des menuets, des bourrées et des valses. Les jeunes auditeurs m'écoutent avec beaucoup d'attention et applaudissent après chaque morceau. 

Près de moi, les Indiennes confortablement assises en tailleur, leurs enfants endormis sur leurs genoux comme des petites contrepointes humaines. D'autres, sont enveloppés dans les saris de leurs mères comme des cadeaux.

Déjà, une foule de badauds affluent comme une nuée de mouches sur un pot de miel. Surprise de l'intérêt que portent ces jeunes à la musique classique, je retrouve toute ma motivation. Sentant une fraîche brise de la mer caresser mon visage, pour me revigorée, mes doigts continues à interpréter des mélodies romantiques. Le temps semble ne plus exister parmi cette foule bienveillante, mais par respect pour les garçons qui me raccompagnent, je rentre à l'hôtel, le cœur léger.

 

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