Au fil des Backwaters. Hors série N°2.

Au bord des canaux creusés à la main de l'homme, les lagunes forment un réseau de transport de marchandises largement utilisé par par l'économie locale, où de nombreux villageois cohabitent. La pêche, et la récolte de noix de coco, représente une activité tout aussi essentielle.

Le bateau se fraie un chemin sur l'eau plate à travers les jacinthes mauves, des lotus roses se dressent fièrement au-dessus de la nappe fleurie, chemin qui se referme sur notre sillage, nous ne sommes plus sur l'eau, mais sur un champs de fleurs. Epoustouflant !

Puis nous longeons des rizières que des pompes assèchent en évacuant l'eau vers un grand canal sur lequel nous naviguons. Quand il n'y aura plus d'eau, le riz sera semé puis récolté quatre mois après.

Ici ou là, une maison à ossature en branche recouverte de grandes toiles plastiques blanches, abrite quelques indigènes.

D'autres sont construites en dur et peintes de couleurs vives.
Sur la berge, une Indienne au sari flamboyant se détache en toile de fond, lavant de grosses marmites dans le canal.
Plus loin, des enfants se balancent sur les arbres en se jetant dans l'eau.

Nous croisons d'autres embarcations, des pêcheurs avec leurs filets. Nous nous taisons afin d ne pas troubler la faune sauvage et pour ne pas les contrarier sur leurs petites barques en bois sombre.

De nombreuses espèces aquatiques pullulent autour de l'hôtel flottant, crabes, grenouilles, pyjamas, tisserins, loutres et tortues, difficiles à apercevoir, quand un long serpent de ferme (mangeur de rat), traverse à la nage devant nous, il ondule au ras de l'eau, très rapide.

Le soleil couchant baigné de lumière rose est descendu tout doucement derrière les cocotiers. La brune safranée du soir monte au raz de l'eau, on n'a pas d'autre choix que de prendre le temps de contempler ce site idyllique.

Au dîner, des moustiques voraces entament leur parade nuptiale, les serpentins sous les tables n'y changeront rien. Le croassement des grenouilles, murmures et cris de maints animaux sauvages emplissent l'atmosphère lourde.

La nuit, le Kettuvallam amarré, dans le noir absolu, loin des lumières vives, nous avons la chance d'observer un plafond de velours noir parsemé de diamants avant d'aller dormir, ce spectacle est interrompu par l'ululement caractéristique d'une chouette nocturne.

Au prémices de l'aube, un chant ou plutôt un avertissement d'un oiseau exotique dans les hauts cocotiers, est notre réveil matin.

Puis, il est temps de repartir vers la prochaine destination du voyage, en allant voguer sur de nouvelles eaux tranquilles pour découvrir ces jolis canaux qui habillent les paysages majestueux, voyons où le courant nous porte !

Une vie paisible s'écoule à bord du bateau fluvial, sur les rives, des scènes de vie quotidiennes s'invitent à notre petit déjeuner.

Après avoir traversé des mangroves courbées, une myriade de senteurs se répand autour de nous, un parfum de noix de coco, l'arôme terreux des palétuviers, une fragrance de fleurs portés par une brise tiède, rien de moins qu'une évasion de rêve.

Tandis que des Indiennes accroupies au raz des berges lessivent leurs saris, les étendent en longueur, peignant ainsi le paysage verdoyant de notes de couleurs chamarrés.

Sur une île le long du canal devenu fleuve, la flèche d'une église catholique émerge tout à coup, comme sortit d'un souvenir, elle avertit que le chrétien est présent, ici aussi.

Des canards filent devant le passage du bateau, échappés peut-être de l'élevage, des canettes rouspètent en accélérant leurs palmes pour aider le cortège de ses canetons à traverser le fleuve.

Arriver : Cochin

Et voici qu'il nous semble parvenir au terme de notre échappée, le voyage est un retour à l'essentiel (proverbe Tibétain) et c'est là tout l'intérêt de ce genre d'expérience.