Au fil des Backwaters. Hors série N°1

Les Backwaters sont une série de lagunes et de lacs d'eau saumâtre, parallèles à la mer d'Arabie, en retrait de la côte Malabar, paysage typique dans une nature sauvage de l'état de Kérala dans le sud de l'Inde.

Cet immense réseau, constitué de quelque 1500 km de canaux, tant naturels qu'artificiels, inclut plusieurs grands lacs dont l'Ashtamudi et le Vembanab (200 km²). Ils s'étendent sur pratiquement toute la longueur de la côte du Kérala, ils sont alimentés par une quarantaine de fleuves côtiers descendant des ghâts occidentaux. Les lagunes ont été constituées par l'action des vagues et des courants côtiers créant une barrière d'îles basses aux embouchures des fleuves côtiers.

Point de départ, Alleppey.
Le grand lac de Vembanab ouvre ses larges rives exotiques sur un petit port qui dévoile des bateaux de riz transformés en hôtels flottants communément nommés "House Boat" ou Kettuvallam dans la langue locale le Malayalam. Un Kettuvallam, de kettu (lier) et vallam (bateau) est une espèce de maison flottante que l'on trouve au cœur des Backwaters.

Le terme à l'origine voulait dire construction de bateau en reliant les bois qui le compose par les liens. Il était construit à l'époque pour le transport des marchandises. En planche d'Anguili ficelé par du chanvre, avec sa coque en bois cousu et son profil de sourire, il est en parfaite harmonie avec l'environnement et les traditions Kéralaises.

Même soutenu par l'équipage pour sauter du quai rudimentaire sur le pont du bateau, demande pour certains du courage et de la force. Nous nous installons sur le pont avant, endroit idéal pour se détendre et manger des fruits exotiques offerts, pour nous souhaiter la bienvenue ainsi qu'une couronne de fleurs blanches dégageant son exquis parfum floral.

Notre cabine est spacieuse et confortable et assez "select". Une grande fenêtre, ouverte sur l'eau et la nature, une fois le rideau tiré, offre une jolie vue du lit. Parfait pour se laisser réveiller par les premières lueurs de l'aube.

La péniche glisse au gré du doux écoulement de l'eau, l'escapade de quelques jours offre une sensation de reconnexion à la nature. Le petit moteur in-bord silencieux, nous permet d'écouter le son apaisant du clapotis de l'eau qui nous entoure, savourant chaque nouvelle vue et laisse toutes les tensions s'envoler.

Un air tiède soulevé par la surface du lac et la lente navigation procure une sensation bienfaisante sur nos visages curieux de cette échappée sauvage.

Nous nous contentons de regarder le monde défiler devant nos yeux. Les oiseaux sont partout, (cormoran, aigrettes, martins chasseurs, hérons, gobe-mouches, aigles..) dans les palmiers, au milieu des jacinthes d'eau mauves pâles qui envahissent la surface du lac.

Nous quittons les eaux larges et nous enfilons un étroit bras d'eau. Deux bateaux ne peuvent se croiser ici, aussi laissons-nous le passage à une grosse barque qui arrive en face. Ce canal serpente à travers cette verdure tropicale préservée des villes animées.

Nous venons d'accoster doucement à l'ombre des palmiers, l'équipage maniant des perches pour amarrer le Kettuvallam. Sur le pont avant, la salle à manger est ombragée pour déguster un traditionnel plat indien : Le Biryani. C'est un plat de riz pilaf parfumé au safran, cuisiné avec des morceaux de viandes, et cuits à l'étouffée au tandoor. (Les morceau de viandes sont macérés dans du yaourt épicé)

Le plat appétissant, préparé avec finesse est un délice. Les sauces relevées et épicées, "un petit plus" qui augmente le plaisir gustatif !

Pendant que nous mangeons, une forte odeur de Kaapi filtrant (thé à base de coriandre, carvi, cumin, de poivre noir et de gingembre brunis, le tout adoucit avec du sucre de canne) est aussi accueillante que celle de la friture délicieuse Chettnad au poulet (Poulet frotté avec un mélange de sel et de curcuma puis mariné. Ensuite cuit avec des graines de moutardes, de fenouil, petits piments, oignons et poivre).

Après sa sieste sur le plancher d'une coursive, le conducteur reprend la barre. Nous croisons un conducteur de Kettuvallam, la main sur la barre, l'autre tient son parapluie qu'il utilise en guise d'ombrelle. 

A suivre..