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Voyager seule en Inde - Voyage Inde - Kérala Inde du Sud - Cap Comorin - Train à Bombay - Car Inde - Seule à Bombay - Goa - Les Backwaters du Kérala

ARTN°8. Insomnie à Bombay

Une nuit étouffante est tombée sur Bombay, il est environ 19 heures. La ruelle déjà bien sombre, quel soulagement de voir mon "hôtel" juste en face du restaurant !

Dans la chambre le réveil-météo indique toujours 37° !
Mes chevilles ont triplées de volume, des centaines de petites aiguilles me piquent douloureusement, il va sans dire que de les allonger et me reposer est fort appréciable. Par chance la fenêtre de prisonnière me procurera un peu d'air, peut-être..
Un moustique passe en bourdonnant et je le chasse d'une main lasse.

Le sommeil ne me rend pas grâce, mille pensées ne cessent de tourner et retourner dans mon esprit foisonnant de visions de ces premières heures passées à Bombay. Une chaleur d'enfer règne, même en pleine nuit, la température ne descend jamais, comment est-ce possible ? Ne serait-ce qu'un peu d'air,
je t'en prie Seigneur !
La ronde des moustiques susurre déjà autour de moi de façon inquiétante pour mon épiderme.

Derrière les barres de fer, dans le halo lumineux de l'éclairage de la ruelle, j'observe. A côté du restaurant indien, le renfoncement d'un mur en alcôve forme un petit banc d'environ un mètre cinquante. Là, un petit gamin déguenillé d'environ six ans, vient allonger son petit corps sur la pierre, accompagné d'un garçon d'une dizaine d'années, en polo, short et claquettes. Il s'adosse en bas de l'alcôve le long du petit, tel le gardien de son sommeil, gardien de ses rêves.

Cette vue m'incite à la méditation mais les moustiques continuent à bourdonner, à piquer et à me rendre folle.

J'humidifie mon corps avec des lingettes démaquillantes pour me soulager des piqûres, aspirant à ressentir un peu de fraîcheur et de soulagement. La sensation de mon corps collant est encore plus pénible !
De retour à la fenêtre, les enfants ont disparus. A la place, un jeune adulte vêtu d'une chemise blanche, sa silhouette me rappelle celle de Raja, dans la pénombre, difficile de le reconnaître. De nouveau allongée, sommeillant, toujours harcelée par les infects moustiques, je prends sur moi pour me relaxer.

Suite aux bruits, je me précipite à la fenêtre, des indiens saouls braillent, leurs voix résonnent dans la ruelle puis s'éloignent de loin en loin. Dans l'alcôve, le jeune homme est parti, cédant la place à un vieil homme vêtu d'un dhoti (simple pagne blanc bouffant) rappelant Gandhi.

Si les circonstances le commandent, un Indien, à quelque classe sociale qu'il appartienne, dormira à même le sol sans éprouver la moindre gêne, et beaucoup de ceux qui jonchent les trottoirs des villes à la nuit, préfèrent la fraîcheur relative de la rue à la touffeur de leur chambre.

Au beau milieu de la nuit, une horde de chiens vagabonds aboie, pour faire savoir combien ils sont incompris..
Epuisée, sous le ronronnement du ventilateur grinçant par à coup, enfin je sombre dans de rêves étranges. Mes rêves se portent vers l'Inde à venir.

A l'aube naissante sur Bombay, les balayeurs s'attèlent au travail dans les rues pavées, je me pince le bras avec incrédulité, non je ne rêve pas, je suis en Inde.

Fatiguée, je titube jusqu'aux sanitaires. Des toilettes à la turque, je préfère pour l'hygiène, par chance avec une chasse d'eau en hauteur comme chez mes grands-parents d'antan. Dans une salle de bain décrépie, accroupie, une jeune indienne, toute menue, adorable, me sourie puis baisse les yeux comme prise d'une pudeur subite. Dans un joli sari vert, elle nettoie le carrelage, les poignets et les avant-bras parés de bracelets de couleur, en bougeant, ses bracelets reprennent leurs cliquetis.
Unique cliente de l'hôtel pour mes ablutions du matin, je rentre dans la douche. Un bien-être me submerge sous l'eau bien fraîche (pas d'eau chaude) après cette nuit de chaleur pesante, mon savon Roger Cavaillès sent si bon..

Dans cette petite pièce en longueur, un seau et un broc, coutumier dans tous les cabinets de toilettes en Inde pour faire sa toilette, au cas où l'eau courante serait coupée. Le corps frais sortant de la douche, l'Indienne arbore un sourire craintif, puis entre immédiatement dans celle-ci pour la rafraîchir pendant mon brossage des dents avec bouteille d'eau.

Le soleil se lève sur l'Inde, je me réjouis à l'avance de cette nouvelle journée en quête de découvertes de Bombay et de ses habitants.

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