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Voyager seule en Inde - Voyage Inde - Kérala Inde du Sud - Cap Comorin - Train à Bombay - Car Inde - Seule à Bombay - Goa - Les Backwaters du Kérala

ART. N°31. DEBUT DE MOUSSON

Mon propriétaire Peter n’a toujours pas terminé son hangar à voiture en martelant inlassablement sous mon balcon. La tête alourdie d’acouphènes, je suis motivée pour visiter la Guest House au bord de la plage recommandée par les deux amis homos. En longeant la plage pour y accéder, l’atmosphère est devenue respirable. Le ciel est d’un gris de plomb, d’énormes nuages défilent à toute allure. Le vent hurle, menaçant, les vagues déferlent sur la plage avec fureur, éclaboussant le sable d’écumes. Un vent plus frais me fouette le visage.

En arrivant à la Guest House, derrière la grille fermée, une famille s’affère à mettre des bâches aux fenêtres dans une petite cour en terre battue. Un homme de grande taille, d’une quarantaine d’années au physique combiné de Portugais et d’Indien s’avance vers la grille.

(A Goa, comptoir fondé à l’aube du XVème siècle, par Vasco de Gama, parti à la recherche du poivre, l’influence du Portugal demeure.)

La plupart des chambres sont déjà libres (6 ou 7 chambres). Nous montons à l’étage visiter la chambre avec vue panoramique sur mer des deux amis. Sur la petite terrasse, une table basse et des fauteuils en rotin confortables. Encore une fois, je négocie pour obtenir le prix approximatif voulu. Déjà la semaine prochaine je pourrai y séjourner ! Le sentier menant au centre ayurvédique commence juste derrière la Guest, un bon raccourci pour mon trajet quotidien. Et la vue sur la mer d’Oman, magique !

Le vent souffle encore plus fort, dans la crainte de l’orage, je préfère rentrer par la ville.
C’est alors que l’orage a éclaté et qu’au milieu des éclairs et du tonnerre, la pluie est tombée en trombe, délavant la terre sous des torrents d’eau qui ramènent fraîcheur et verdure. Les cheveux dégoulinant sur mon visage, j’admire les plantes qui s’épanouissent sous mes yeux.

Une sensation si exaltante après plus de deux mois de grosses chaleurs. Mes sandales avancent à contre-courant des ruisseaux qui se sont formés des pluies torrentielles pendant que mon nez hume et savoure l’odeur de terre mouillée.

Clients et vendeurs sortent des boutiques, ainsi que ceux des bars et restaurants, tous à l’unisson, sous la pluie, comme pour remercier le ciel ou Dieu ou bien les deux peut-être ? Des visages se lèvent sur ces eaux tièdes, les bouches s’ouvrent à cette douce averse prometteuse de vie qui va nettoyer la région. Les enfants sautent, crient, s’ébrouent dans les mares gorgées par les averses.

De retour à mon logement vers quinze heures, la pièce est devenue si sombre que je presse le bouton de la lumière mais rien, coupure de courant. De la fenêtre du balcon, j’observe la pluie qui se laisse voir dans toute sa puissance. Les grondements de tonnerre s’espacent à présent, amplement compensés par ceux des trombes d’eaux. Les gouttières du toit, dont le surplus dégringole sur le sol comme autant de cataractes s’ajoutent au puissant martèlement des torrents assourdissants.

La pluie s’estompe, déjà le soleil revient ainsi que l’électricité.

Le calme revenu, je descends faire quelques emplettes.
De nouveau, un intense et délicieux parfum mêlé de terre et de végétation mouillés envahit les rues.

Dans la rue principale, un film semble se projeter sous mes yeux :
Les pluies ont mis à nu tous les déchets qui la jonchent, des bidons rouillés où s’est figés des ruisseaux de goudrons, des lambeaux de pneus, des épluchures de fruits, des vielles canettes de soda, des chaussures et des savates déchirées…

Les fortes pluies ont rendues les routes impraticables, en observant la paralysie de la circulation telle une preuve merveilleuse et poétique d’une certaine justice.

Etant donné les circonstances, je ne m’aventure pas trop loin me limitant à la superette trouve-tout pour me concocter un petit dîner. C’est le seul endroit à part au marché couvert, qui propose des articles les plus variés, entre bazar et superette. De gros sacs de farines et de riz sont alignés sur le sol, je plonge la main dans un sac, je sens la texture soyeuse des grains de riz qui s’écoulent entre mes doigts.

Attention, ne pas regarder de trop près, la poussière est omniprésente et les rangements des étalages plutôt sommaires. Mais à la caisse le patron est accueillant et jovial, racontant souvent des anecdotes rigolotes dans un anglais simple et explicite, son accent indien accentuant le sel de ses plaisanteries. Mes achats sont déposés avec soin dans des sacs plastics recyclables !

A suivre…

 

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